“Les routes qui ne disent pas le pays de leur destination, sont les routes aimées.” René Char

Auteur/autrice : Albert Page 1 of 7

33-On the road again

Il fallait repartir. J’étais assez amer concernant les résultats de nos actions chez les Pupes. Nous avions été manipulés par des négociateurs faussement bonhommes. Ils avaient un lourd contentieux avec les vestales impures qu’ils étaient incapables de régler : elles prélevaient leur contingent de pucelles pour en sacrifier quelques-unes et en détourner les autres. Sans apparaître au grand jour, c’est elles qui menaient la barque : elles régulaient les naissances et équilibraient le ratio males/femelles de façon expéditive mais efficace en faisant disparaître régulièrement un flux de petites filles surabondantes par rapport aux garçons. La reine de cette ruche, qui les dominait tous par la taille et par un charisme hors du commun, ne leur était pas inconnue comme ils le prétendaient mais inabordable et bénéficiant d’une protection infaillible. Ils avaient vu dans notre arrivée l’occasion inespérée de se débarrasser de l’énorme emmerdeuse ! Bien joué, merci les cocus ! Il fallait repartir le plus vite possible avant que Mic ne s’avise de punir ces connards et de laisser un abattoir tout frais derrière nous ! La nuit à tout réunir et le lendemain on était sur la route. Vers où nous dirigions-nous ? le sens général était un retour en direction du couchant mais nous ignorions tout du chemin qui nous attendait et des difficultés à traverser avant de retrouver un itinéraire connu. Le début se présentait pas trop mal, plat et sans grandes inégalités de terrain ; nous progressions assez vite. Le moral était assez bon, les amazones avaient très vite retrouvé leur insouciance et elles chantaient à tue-tête dans les barlus. Jean-Bernard avait repris ses allers retours d’éclaireur éclairé et se montrait satisfait d’avoir quitté des lieux qui ne lui avaient jamais botté. Nati et Jos se serraient contre moi en ronronnant, j’avais un tas de raison de tout craindre ! Mic m’inquiétait beaucoup plus, son silence et son indifférence à ma prise en main du redémarrage de la caravane ne lui ressemblait pas, je devais aller voir où il en était.

         Son van 4X4 sur base de Hummer était luxueusement meublé et d’un confort incroyable : un cocon fait pour les délices et les vices les plus débridés. Quand il n’était pas au volant, une de nos meilleures driveuses s’en chargeait et toute une équipe de filles assurait l’entretien de son claque ambulant : toujours propre, parfumé et opérationnel pour le cul. En passager de la Honda de Jean-Bernard, je rattrapais vite fait le boxon à roulettes et sautait sur la plage arrière, bain de soleil et farniente comme sur un yacht ! Je ne m’attendais pas au spectacle offert à l’ouverture de la porte qui donnait sur le boudoir ; il m’avait habitué à toutes ses excentricités sexuelles et j’étais largement blasé de ses excès. Là, c’était silence et paix, demi-jour opalescent, musique d’ascenseur et au premier coup d’œil, dégun ! Au deuxième je vis qu’il y avait quelqu’un, que ce n’était pas mon camarade, et que ça ressemblait à une fille. Mais pas du tout, c’était le retour de couillettes ! Je croyais en être débarrassé après ce coup de pied au cul mémorable, je pouvais me douter que le pied n’était pas le seul impliqué dans les coups. Il était allongé nu au milieu de coussins et me regardait avec un air glauque et lascif comme la pute de Baudelaire. C’était de la gonzesse au carré : un visage de fille ravissante couronné de bouclettes légères et bien ordonnées, une poitrine de nymphette prête à percer et une bistouquette à la grecque perdue dans une toison mousseuse. Sourire hyper pute et transformation de l’objet de flanelle à ithyphallique, voix rauque et femelle en même temps viens dans mes bras, viens me baiser… je m’y croyais ! peut-être une autre fois… où est Mic ? Il se met sur le ventre pour me montrer son cul, un vrai prose de gamine ! Viens me prendre on s’en fout de Mic ! Comme je ne bougeais pas il se tourna vers moi et changea sa mimique pétasse pour une vraie grimace vipérine, je me sentis d’un seul coup moins désiré ! Allait falloir se méfier de ce lascar, ça sentait fortement la haine, genre Vénus toute entière à sa proie attachée ! Et voilà l’autre qui débarque, toujours rigolard en v’là une surprise ! t’essaye pas de me piquer ma copine par hasard ! Comme si rien ne s’était passé ! Mic faudrait qu’on parle   ok ok mais pas maintenant !  Là tu te casses j’ai comme une envie de baiser ma petite splendeur ! Que fallait-il que je fisse ? Je me tirais vite fait pour sauter sur le tansad de Jean-Bernard et retourner à mes moutons !

32-Epanchements

La détention de Jos ne pouvait pas s’expliquer par une décision volontaire, c’était une agression qui devait forcément être suivie d’autres hostilités ; on ne pouvait pas passer là-dessus, l’heure était grave et les merdes allaient voler en escadron ! J’avais prévenu Mic des conséquences que la suite des évènements allait entraîner, à son avis ça allait chier ; au mien aussi ! Contrairement à ce que je craignais il sortit des vapes dans l’instant, je le retrouvais tel qu’en lui-même l’éternité n’avait aucune chance de le changer ! Il voulait m’accompagner mais se laissa persuader de surveiller les arrières. Je me sentirais plus tranquille à l’intérieur du temple si je le savais devant la lourde à attendre d’intervenir. Son jeune porte couilles avait écouté notre échange avec inquiétude et s’était jeté à son cou pour l’empêcher de me suivre ; ce pauvre giton ne connaissait de lui que l’aspect déconneur et lascif, il ignorait la réalité du sujet ! Il se ramassa un pied au cul qui lui fit faire le vol plané du siècle, tout ébaubi il se réfugia dans un recoin sans moufter : exit la couillette ! Notre armée me suivit dans les ombres creuses d’un début de soirée enchanteur, la douceur de l’instant ne nous préparait guère à ce qui allait suivre ! Nati qui connaissait les aîtres prit la tête des amazones, nos gars faisait une arrière-garde impressionnante ; les quelques spectateurs ne bougeaient pas et se contentaient de zyeuter ce déploiement sans manifester d’inquiétude particulière.

         Le Hummer équipé en bélier restait un peu en retrait, il suffirait largement pour faire péter la lourde qui défendait le propylée, la petite poterne sur le mur de côté ne résisterait guère à un assaut un peu viril ! les amazones s’étaient réparties tout autour du toit dont elles commencèrent à démonter les ardoises, attachant des cordes aux poutres de soutènement. C’est en profitant d’un de ces dispositifs que je m’insinuais dans les lieux. Je voulais descendre seul pour essayer de surprendre les geôlières et libérer notre amie. Le boudoir désert traversé je me retrouvais dans un lieu encore plus vaste et non meublé. Les vestales impures étaient réunies autour d’une sorte d’autel sur lequel Jos était assise, les yeux écarquillés, hagards ! Elle avait l’air chargée à bloc. Tout le monde était vêtu à la mode locale : à loilpé ! Elles étaient plus nombreuses que moi ! Ces frêles jeunes femmes hésiteraient-elles à me jouer la valse des gourdins ? dans le cas contraire j’avais intérêt à me garer si je ne voulais pas ramasser la rouste de ma vie. Mon riboustin n’avait que six coups, suffirait-il à retarder l’épilogue ? Notre gigantesque prêtresse agenouillée devant l’autel se releva en me voyant approcher, elle fit un signe pour écarter ses copines et nous nous retrouvâmes face à face.  J’avais le palpitant à cent à l’heure et je crois bien que je commençais à roidir ! En quelques pas nous étions dans le boudoir et la dame hors mesures me posa délicatement sur un pieu pour me dévorer tout cru. Je suis incapable de décrire ce qui s’est passé car en plein délire érotique je me suis pris un coup de bastarot sur la tempe et j’allais à quetsche. J’avais une putain de migraine, les lumières pourtant douces me perçaient les tempes.  On était derrière les barreaux, Jos revenait peu à peu du monde des trips ; j’étais fier de moi, le libérateur emprisonné, le sauveur embastillé, le héros dans la cage avec la poule à secourir ! il me restait un avantage, ma partenaire démesurée avait simplement écarté les frusques qui la gênaient dans ses ébats, je n’avais plus le Smith, mais j’avais conservé mon grimpant et mes lattes et dans ma chaussette le Taurus était resté bien au chaud : trois 410 à grenaille (ça pique !) et trois 45. Long Colt (ça détruit !). Devant nous des sortes de billots alignés, quelques dizaines, visiblement déjà utilisés, maculés et grattés mais encore imprégnés des humeurs des victimes ! les druidesses campées devant ces blocs de bois leurs massues à la main devaient attendre la grande sœur qui ne tarda pas à se pointer. Elle précédait une longue file de gamines entravées et simplement munies de bandeaux sur les mirettes. On les installa à genoux devant les billots qu’elles encerclaient de leurs bras menus, la tête reposant sur la surface rugueuse et souillée. Les bacchantes étaient prêtes et n’attendaient qu’un signe pour commencer l’hécatombe. Nous étions convenus d’un signal pour l’attaque, je savais que tous les camarades étaient dans la place et je donnais le signal. Les trois premières à prendre la grenaille tombèrent tout de suite, elles étaient assez proches de moi pour que les coups fassent un effet de balle. Je mis une balle de 45. dans la tête de la cheftaine qui s’affala avec un grand plouf de toute sa hauteur. A ce moment-là tout le monde était là et le combat cessa avant d’avoir commencé, les matraques tombèrent des mains des bourrelles qui s’agenouillaient en signe de soumission. Mic me libéra en se foutant de moi comme à son habitude et je retrouvais les bras de Nati qui s’était un peu caillé les sangs en attendant l’attaque. Au moins les disparues étaient retrouvées et nous allions pouvoir nous tirer de ce pays de cinglés !

31-Ces demoiselles poireautent

  1. Ces demoiselles poireautent 

         Elles sont parties confiantes, sûres du résultat. Chargées de cadeaux pour les mémères toujours sensibles à la manière. Nati et Jos présidaient une sorte délégation soi-disant destinée à lier connaissance et à partager les expériences de la sororité : vivre entre femmes, on connaissait des deux côtés. Les disparitions ne seraient pas évoquées, on attendrait en espérant voir se tendre la perche. Forcément le sujet serait mis sur le tapis, tôt ou tard ; pour l’instant on était bien installés et pas pressés de reprendre notre Odyssée. Cet intermède arrivait bien pour nous assurer un séjour confortable et joyeux ; Mic s’envoyait en l’air comme jamais, greluches et greluchons peuplaient ses nuits et ses siestes de délices suaves et baveuses, j’ai cru un moment qu’il allait s’installer définitif ! Il s’était entiché d’un bardache aux yeux de fille qui ne le quittait plus et qui faisait l’objet de moqueries de la part de ses collègues plutôt axés sur les nanas, très machos et coureurs d’amazones ; les nôtres en profitaient largement. Tous ces braves gens étaient tellement occupés à baiser que je ne m’étonnais guère que la pseudo- enquête sur les gamines disparues soit partie en eau de boudin. J’avais décidé de mettre un peu d’ordre là-dedans et me donnais un délai raisonnable pour retrouver les traces des disparues, après quoi nous pourrions reprendre la route.

         Nati sans Jos, me fit dès son retour un rapport circonstancié illustré par le film qu’elles avaient ramené de leur mission délicate. Tout d’abord elles ont été reçues par quelques dames patronnesses qui les firent s’asseoir sous le grand porche qui garde l’entrée d’un palais à moitié enterré. Des tables en pierre et des bancs de même nature. Leur sorte de thé très fort et capiteux fut servi avec des galettes de sorgho au miel. Et puis poireaute que je te poireaute. Une bonne demi-heure ! Plantées sur leur banc elles ont vu défiler de temps à autre quelques pies curieuses qui se contentaient de les observer et repartaient sans un mot. Voilà qui commençait à bien faire ! Nati et Jos n’étaient guère patientes et pas mûres pour croquer le marmot trop longtemps ! Comme moi elles avaient remarqué que nos hôtes n’élevaient jamais la voix et supportaient mal les décibels que nous distribuions avec libéralité. Elles se levèrent et se mirent donc à hurler mais putain on ne va pas passer la nuit- là ! Si on n’est pas reçues on se casse ! merde à la fin !!!! la grande porte s’ouvrit pour livrer passage à une femme immense, plus de deux mètres, et simplement couverte d’un tulle zéphyr transparent ! Plus qu’à poil ! Une apparition que nos hôtes en voyant le film commentèrent comme d’habitude en parlant tous à la fois. Ils pensaient qu’elle avait été emportée par le virus, ils ne la voyaient plus depuis des années. En fait elle avait à peine passé la trentaine et ne participait plus à la reproduction. L’effet qu’elle faisait sur la pellicule était déjà saisissant, qu’est-ce que ce devait être en réel ? Elle était magnifique, diaboliquement belle : des seins gigantesques et dressés comme à la parade et sous son ventre délicatement bombé une forêt drue, sombre et superbe en haut de cannes interminables. J’avais vu tout Fellini, là j’étais dedans ! Je la voulais de près, pour moi seul, en vrai ! Derrière elle venaient deux suivantes qui portaient le même accoutrement et tenaient dans leurs mains de quoi vêtir nos petites camarades à la mode du moment. Tout le monde à poil et en tulle ! Bonjour les caméras dans les soutifs au moment le plus saignant du film ! Merde !

         Nati continua son récit et m’expliqua pourquoi elle était revenue sans Jos.

La géante, lente, majestueuse sans lourdeur, semblait très intéressée par ces femmes étrangères et au caractère de chiennes, capables de hurler et d’exiger, et d’une beauté sauvage et rare qui dénotait avec la candeur virginale de ses petites sœurs ! Elles arrivèrent dans une sorte de vaste boudoir avec des lits immenses jonchés de coussins multicolores, des tablettes en pierre translucide sur lesquelles brûlaient dans des sortes de cassolettes des huiles aux fragrances entêtantes ; partout des lumignons en peau de reptile ajourée qui laissaient filtrer une lueur bizarre, lunaire. Super baisodrome, on ne pouvait s’y tromper ! Leur exubérante cicérone s’allongea sur le lit le plus proche en attirant à elle la première de nos filles qui lui tomba sous la main ; nues, elles se collèrent si bien qu’on n’aurait pu voir les détails de ces corps qui disparaissaient l’un dans l’autre et attirèrent d’autres corps qui s’abouchèrent à leur tour aux creux et aux renflements offerts à l’envie pour des lèvres avides et des sexes amoureusement impatients ! Ce que Nati me raconta alors relève de l’indicible ! Jamais elle n’avait ressenti plus forte attirance pour une femme ! Elle avait déjà eu des rapports avec ses sœurs mais n’y avait trouvé qu’amusement et bluette. Elle aimait surtout avoir affaire à des turgescences viriles, des pénétrations hardies et conquérantes et adorait sentir enfin disparaitre le bonhomme dans l’acmé du plaisir partagé jusqu’aux flaccidités satisfaites. Là c’était profusion de lèvres, anulinctus et langues impatientes, mordillements enflammés de mamelons érigés, délicieux étouffements réprimés et râles de désir cueillis à pleins museaux. On suçait, grignotait, aspirait et buvait à toute source, ouverture ou interstice ! On palpait, pétrissait, maniait et branlait du creux du doux ou des raideurs subites ! Et surtout on jouissait sans pouvoir arrêter les flux de convoitise et les bouillonnements de la concupiscence ! A la fin (y en a toujours une) on leur donna des fruits et des boissons épicées et elles se réveillèrent sur le parvis du bâtiment, qui, porte close, offrait le spectacle rébarbatif des lieux de rétention.

          Mais Jos n’était plus avec elles. On l’avait vue continuer à s’agiter avec la géante qui mugissait doucement aux assauts de notre amie qu’elle faisait mine de dévorer par le ventre, tête bêche elles se taillaient un plaisir sur mesure et paraissant inédit pour les deux partenaires. Ne restait plus qu’un vague souvenir de ces ébats qui durèrent au moins autant que la petite collation qu’on leur avait offerte. Mais Nati était incapable de dire si notre amazone était restée de son plein gré ou si elle était retenue contre. Pour le reste aucune nouvelle des introuvables même si nous étions nombreux à penser que la clé de l’affaire était là, dans ce bâtiment ou ses environs. Il allait falloir aviser et pour ma part j’étais résolu à employer les moyens les plus extrêmes pour libérer les donzelles. Il fallait tirer Mic du coaltar dans lequel il s’était enlisé et agir enfin, même avec violence. L’ambiance douce et sucrée des lieux commençait à me courir sérieux et je me sentais prêt à tous les excès.

30-Récits et chuintements

Ce pépère aux allures de chef commença son récit à voix basse, il avait un léger défaut d’élocution qui faisait siffler les S et les CH j’aimais assez cette façon qu’il avait de choisir son vocabulaire et de poser ses mots comme pour donner de l’ampleur à son histoire. De prime abord je ne voyais rien d’original dans son récit : des gamines impubères mais plus délurées que les autres avaient disparu sans donner de nouvelles, cela depuis quelques mois ; la plupart avaient des sœurs, cousines, amies qui affirmaient ne rien savoir de l’affaire. Toutes les hypothèses pouvaient être retenues : enlèvements, mais par qui ? Personne ne manquait à l’appel et les parages n’étaient pas fréquentés par des rôdeurs ni des fripouilles amateurs de pucelles. Meurtres suivis de disparitions de cadavres, enterrements, crémations, cannibalisme, mais là aussi par qui ? Toutes les morts étaient naturelles ; depuis le reflux relatif de l’épidémie, on ne déplorait que des décès accidentels ou dus à d’autres pathologies, personne n’aurait eu l’idée de lever la main sur quiconque et à fortiori sur des gamines traditionnellement protégées. Les disparitions avaient eu lieu pendant la semaine blanche : tous les quarante-cinq jours on consacrait une semaine entière à ne pas bouger des maisons ; on observait un jeûne assez strict et on employait ces heures paisibles à méditer et prendre soin de son corps : des stations prolongées dans les baignoires et des massages partagés aux huiles parfumées, je n’ai pas vérifié si elles étaient essentielles ! Comme l’observance de ces règles n’avait rien de contraignant, les gamines avaient eu largement le temps de s’esbigner et de faire des bornes sans qu’on s’aperçoive de leur absence et sans traces évidentes à suivre, la poussière ne gardant pas longtemps les marques de pas. Pépère insista sur la mobilisation générale qui suivit chacune de ces disparitions et c’est là que la belle mécanique se mit à grincer : les quatre accompagnateurs ne paraissaient pas tout à fait d’accord avec ce point du récit. Un grand maigre qui suivait le rapport de son copain avec scepticisme, intervint vivement Non non non, tout le monde ne sortait pas en battue pour récupérer les filles, beaucoup restaient chez eux…d’autres attendaient le retour des patrouilles pour sortir à leur tour. Quelques mamans survivantes auraient peut-être leur mot à dire mais on ne les écoutait pas, elles étaient mises à l’écart et faisait l’objet d’un ostracisme sans faille. Elles jouissaient de la même liberté que l’ensemble de la population mais on ne s’adressait jamais à elles. Les quelques gérontophiles qui les fréquentaient pour entretenir leur capacité reproductive ou parce que ça les faisait goder de sauter celles qu’ils considéraient comme vieilles, n’échangeaient rien avec elles sinon de la bouffe et du cul.  On a fini par entendre ce qu’ils ne disaient pas : ils avaient besoin de nous pour parler aux anciennes. Je me suis dit que ça allait être fastoche, une petite visite au harem et voilà les réponses ! J’étais prêt à y aller quand un petit gros qui n’avait rien dit jusque-ici : Oh là oh là vous ne pouvez pas y aller comme ça ! Vous êtes un homme elles ne vous diront pas un mot ! Et vous allez être obligé d’en couvrir une demie douzaine avant qu’elles vous laissent repartir ! Il se bidonnait en disant ça mais je voyais bien qu’il avait raison et que ma démarche risquait d’être stérile si mes actions ne l’étaient pas ! Ils se mirent à parler tous en même temps ! Cette société souffrait d’un grave défaut, heureusement qu’ils étaient fondamentalement pacifistes ! Personne n’écoutait personne et ils étaient foutus de jacter pendant des heures sans répondre aux questions ! Ils ne pensaient pas ils bourdonnaient, comme un essaim ou une ruche devenue cinglée ! Mes petites camarades qui s’étaient bien amusées jusque-là commençaient à en avoir au-dessus des sourcils de la société idéale. Nati se mit à gueuler et tous se figèrent, interdits et pantois, c’était la première fois qu’ils entendaient une fille élever la voix ! j’avais besoin de plus d’informations sur ces intéressantes femelles qui vivant en marge du village avait échappé à nos observations. Elles jouissaient des mêmes facilités que le reste de leurs semblables s’occupant à l’écart de terres relativement grasses qu’elles cultivaient et mettaient en valeur avec adresse et succès. Elles n’échangeaient pas de mots mais le commerce était intense et prospère entre les deux communautés. Les gamins qui naissaient chez elles quittaient le harem pour être accueillis de l’autre côté dès lors qu’ils gambadaient et commençaient à jacter. Tout ce petit arrangement marchait fort bien et ne faisait l’objet d’aucune plainte. Quand tout marche, y a rien à changer ! Nati et Jos décidèrent de former une délégation pour aller palabrer avec le gynécée et prendre la température du lieu. Je les avais équipées de caméras planquées dans des soutifs étudiés pour, elles étaient chargées de ramener un max d’infos et de voir dans quelle mesure ces mamas avaient une idée de ce qu’il advenait de nos vierges folles. J’étais pour ma part convaincu que rien de grave ni de définitif n’était intervenu et qu’on était loin du drame qu’en d’autres lieux on aurait traversé. L’explication résidait dans cette petite société, avec ses simplicités et ses complexités. Il ne fallait pas chercher ailleurs des choses qu’on aurait sous le nez en peu de temps ! Pas d’ogre pas de bête gévaudanesque ou gabalitaine, pas de sérial killer comme dans l’ancien temps ! A mon avis une affaire de famille.

29-Les pupes Godeau

A la fin du vingt et unième siècle, vivait dans ces parages un énergumène, très efféminé, paillard et de mœurs scandaleuses qu’on avait baptisé Godeau pour toutes ces raisons ! Avant même que la pandémie se développe, il avait décidé de fonder une sorte de secte, communauté de mecs comme lui dont le but était de mettre sur terre une provision de gitons et de petites putes pour satisfaire leur lubricité insatiable. Ils étaient quelques dizaines et tenaient en cages des reproductrices sélectionnées qu’ils couvraient régulièrement malgré un dégout prononcé pour le sexe féminin normalement épanoui. Tout ça pondait à intervalles réguliers.  Soucieux de normalité physique et afin d’éviter le risque de consanguinité, ces braves gens avaient naturellement choisi le plus compétent et le plus savant dans les domaines de l’évolution et de la sélection naturelle, pour gérer l’ensemble des naissances : Bruce Godeau. Il s’y prit fort bien, aucun frère ne sauta sa frangine, aucun papa gâteau ne copula avec sa fille et la maman ne toucha jamais à la bistouquette du petit ! Il obtint ainsi en peu d’années un troupeau de gamins/gamines à la chair fraîche et aptes à donner tous les plaisirs de l’enfer à ces salopards. C’étaient ses poupées, ses pupes, Les pupes à Godeau. Vérité historique ou légende on s’en branle !

 Et puis la pandémie : en trois semaines, pratiquement tous les adultes y passèrent, les enfoirés comme les reproductrices ! Les quelques survivants croyant à une punition divine avaient sorti le Jehova du placard et s’étaient enfuis en processions psalmodiantes sur les routes les plus lointaines ; on ne les revit jamais et on s’en consola tout de suite. Les gamins comme tous les gamins de l’époque s’organisèrent pour survivre ; on l’a vu, on murit vite quand ça chie ! Ils adoptèrent une vie assez frustre ayant largement de quoi subvenir à leurs besoins quotidiens : élevage et semis, tissage de bure légère et apte à se protéger du soleil et du froid : surplis court en lin pour l’été ou rochet s’arrêtant aux genoux ; en hiver, la douillette ou la coule qu’on pouvait doubler du froc en lainage épais ; tout se portait sans rien dessous, la nudité était souvent la règle par temps caniculaire. Ils avaient dégotté, va savoir où et comment, des carabines à poudre noire qui servait à la chasse. D’antiques modèles Sharps miraculeusement conservés. Ils étaient férus en préparation de la poudre, ils avaient des formules qui donnaient une sorte de pulvérin pratiquement sans fumée ni résidus, un rêve d’armurier. J’ai réussi avec des pétoires dont je n’aurais pas donné dix sous, des tirs à près de huit cent mètres qui faisaient exploser les tonnelets qui servaient de cibles. Leurs sortes de Kukris rivalisaient avec leurs kriss malais, ils étaient décorés à ravir et tranchants comme le coupe choux du grand père ! Mais tous, hommes et femmes privilégiaient le gourdin droit sans nœud avec une poignée en forme de boule. Les lancers de bâtons étaient redoutables :  Nous avons vu des gamines chasser le perdreau avec cet engin qui à dix mètres faisait exploser l’oiseau en une myriade de plumes !

Accueillis comme des princes on s’empressa de nous offrir les cadeaux traditionnels réservés aux visiteurs. En premier de la bouffe en pagaille, des vins légers et une bière excellente qui te donnait envie de chercher l’abbaye ! Tout cela tombait à pic c’était la fin de la journée et on n’avait eu presque rien dans le bide depuis le lever du jour. Pendant que ces braves gens dressaient les tables pour le repas, nous installâmes notre campement en bordure de la localité. J’avais essayé d’évaluer la population, mais c’était difficile tant ça vibrionnait, ils ne restaient jamais en place. J’avais repéré quelques personnages plus graves, moins souriants, adultes…je les invitais dans ma tente pour essayer de faire le point sur ces curieux hôtes qui me semblaient si affairés à nous faire plaisir qu’on se sentait dans la position de celui qui débarque alors qu’on ne l’attendait plus. Un peu fatigué de jouer au messie je voulais savoir ce qui se passait dans ce patelin. J’en avais touché deux mots à Mic qui s’en tapait allègrement : il avait capturé quelques couples de ces gamins qui s’étaient dénudés et couraient autour de lui en riant et en criant. Mon ami semblait satisfait de l’accueil et je le laissais à ses papouilleries et pince mi pince moi. Il était aux anges, ça m’arrangeait bien, il était pour un bon moment distrait de ses jeux de massacre habituels. Cependant j’avais besoin de témoins et quelques-unes de nos filles acceptèrent de me suivre dans mon pow wow, Nati et Jos en tête ; depuis nos aventures passées, elles ne se quittaient plus et le plus souvent si je voulais Nati je devais prendre Jos en doublette ; je me demandais si j’allais en sortir vivant ! Néanmoins j’adorais ces deux nanas.

Nous nous sommes installés autour de la grande table, ils étaient quatre et se ressemblaient comme des frères, ce qui n’avait rien d’étonnant quand nous avons appris qu’ils avaient la même mère ! Ils étaient assurément enchantés de ce début d’entrevue et regardaient les filles qui se marraient avec une sympathie mêlée, c’était visible, de sentiments un peu plus intéressés avec des lueurs de concupiscence joyeuse. Celui qui paraissait le plus responsable et le moins distrait par les présences féminines se mit à raconter ce qui va suivre.

28-Exode (2)

A l’aube du deuxième jour quand la caravane s’ébranla après un petit déjeuner rapide, il se mit à pleuvoir sans discontinuer. La mutation climatique nous a habitués à ce genre de surprise ; ça pouvait changer du tout au tout sans avertissement : en moins de temps qu’il fallait pour en parler on passait de la canicule à la mousson, des plaisirs nus de l’été aux rigueurs en roupane de l’hiver le plus rude, du Gabon à la Suisse ! là ça royait comme un troupeau de bovidés atteints d’énurésie et rien n’indiquait que ça devait s’arrêter, s’apaiser, ralentir ou au moins devenir moins violent. En catastrophe il nous fallut abandonner la plaine et gagner les hauteurs environnantes, les chemins ayant disparus et le terrain se dérobant sous nos pneus, la chenille se mit à ramper de travers en laissant parfois des morceaux à la traîne et stationna sur les crêtes rocheuses qui offraient, sinon un abri, de quoi poser nos roues sur le dur. On se remit à progresser au pas en choisissant les parties les plus solides du sol qui ruisselait et voulait embarquer nos pauvres machines pourtant équipées pour les tâches les plus rudes. Trois guides marchaient à l’avant du cortège et adoptaient l’itinéraire le moins risqué, les passages qui semblaient plus sûrs que d’autres, les épaulements les plus aptes à retenir l’engin qui aurait bien voulu se vautrer dans la pente. Il n’y eut pas de victimes mais le déluge calmé nous laissa avec un train mobile amputé de douze éléments : huit 4X4 et quatre camions. Ils étaient trop esquintés pour être récupérables sur le moment et nous dûmes répartir la charge et les équipages naufragés dans les bagnoles qui roulaient encore. On reviendrait peut-être un jour récupérer les épaves. De temps à autre un des guides descendait vers la plaine voir si l’éclaircie avait libéré des voies praticables ; notre progression de lambins se poursuivit pendant des heures. Ce que nous n’avions pas calculé c’était l’écart qui se creusait entre l’itinéraire parfait adopté au début et nos errances au gré des parties les plus roulables des crêtes aux cheminements fantaisistes. Si bien qu’au retour du soleil, redevenus secs et optimistes nous pûmes nous faire une idée de ces trajectoires erratiques qui avaient été notre lot pendant toutes ces longues heures à traînasser au sommet de ces monticules. On sortit les boussoles et un vieux mataf son sextant. On se pencha avec assurance sur les cartes d’état-major aux plis cassés qui décrivaient un territoire depuis longtemps oublié et dont les repères étaient enfouis sous les couches de sédiments ou de vieilles glaises qui avaient effacé les reliefs. Pas facile tout ça ! Notre principale découverte ne tarda pas à émerger dans les consciences, nous avions maintenant une certitude : on était complètement paumés !          Tout ce que je pouvais dire c’est qu’on s’était écartés largement vers l’est de la piste principale que nous étions sensés suivre jusqu’au bout et que de collines en collines on avait fini par se retrouver dans un coin inexploré depuis des lustres et que pas un d’entre nous ne connaissait. Bien entendu au moment où nous en aurions eu vraiment besoin, pas un autochtone, pas un indigène, pas un rat pour nous aiguiller et nous remettre dans le droit chemin ! On était sur un haut plateau assez pouilleux et sec, piqué de loin en loin par des arbustes rabougris, genre arganiers ou câpriers, on voyait de-ci de-là des flaques d’eau peuplées de barges et de courlis qui gueulaient et s’enfuyaient à notre approche ; quelques vols de colverts et de nombreux lapins qui rejoignaient fissa le paternel logis avant de ramasser du plomb dans le râble ! Ma foi on ne crèverait pas de faim ! Le plateau tel qu’on pouvait le voir se bornait à l’horizon d’une barre rocheuse et était parfaitement plat ; il nous permit de regagner le temps perdu dans le début de la journée ; on ne savait pas vers où nous allions mais on y allait très vite ! Nous approchions vraisemblablement d’un point d’eau ou d’une rivière car l’herbe verdissait devant nous et nous vîmes bientôt des troupeaux de moutons et de vaches. Attention les gugusses ça sent le local, le natif, l’originaire ! Mic donna le signal de ralentir et nous avançâmes au pas pendant un bon moment. Brusques coups de freins, on avait failli rouler sur les toits des baraques qui affleuraient le sol, ici on vivait sous terre ! Un certain nombre de personnages curieux et remplis de curiosité finirent par se montrer dans les cours en sous-sol qui entouraient les habitations. C’était le même genre de lieux de vie qu’on voyait dans le sud de la Tunisie jusqu’au vingt et unième siècle, cela ressemblait à des photos de Matmata sans les toits. Hommes et femmes vêtus de tuniques en lainages légers, blancs, très nets. Quelques antiques flingues, des bâtons divers et des sortes de machettes courbes à la malaise. Une population au teint mat, très métissée, et comme nous une répartition inégale des âges : quelques vieillards et, pour la plupart, des jeunes et des enfants. Silencieux au départ ils se mirent à parler tous en même temps ! Un boxon pas possible ! Je levais la main en criant s’il vous plait, coupure de son, quelqu’un comprend-il ce que je dis ? un vieillard (le chef ?) s’approcha avec un demi sourire, manifestement il se foutait de ma gueule c’est facile tu parles comme nous ! rires et nouveau boxon, cela commençait bien !

27-Fleurs bleues

Le reste de la journée s’est passé sans incident notable, on n’avait pas beaucoup avancé mais on s’en tapait, personne n’était pressé et on jouissait sans freins de notre liberté et de nos relations entre camarades. Les petites coquines étaient encore bien énervées par leur mésaventure et je pressentais une nuit particulièrement houleuse. Les retours de combat étaient toujours salués par des excès de chair, l’après stress était propice au débordement des sens ; là ça promettait sévère ! Parmi nos donzelles échauffées, Marieke et la grande asperge qui s’était bien défendue et n’avait souffert que d’une ondée de sperme avaient déjà choisi leurs partenaires pour la veillée que je prévoyais tout sauf funèbre !  Je remarquais quelques conciliabules et aparté qui réunissaient des petits groupes manifestement décidés à se partager les reproducteurs les plus convoités. Prévoyant un afflux de candidates, j’avais installé ma compagne du moment dans mon plumard avec pour consigne d’éloigner les gourmandes. Nati était une superbe plante d’origine caraïbe au dos éburnéen interminable qui me satisfaisait au plus haut point : elle était aussi ardente et forte que Kimiko et se montrait pour moi d’une gentillesse infinie. J’étais peinard pour la nuit si j’arrivais à me tirer des serres de quatre ou cinq fanatiques qui avaient décidé de me faire subir les derniers hommages ! Elles étaient menées par Josienne, dite Jos. Attention à moi !

         Je l’ai recrutée quand elle avait dix ans, affamée elle avait perdu toute sa famille ; Cybèle me chargeait régulièrement de réunir tous les gamins en déshérence et je passais de longs moments à apprivoiser des sauvageons et sauvageonnes et à les ramener au bercail. En général ils pigeaient vite qu’on leur voulait du bien et rentraient dans le rang volontiers en mettant de côté leurs tendances homicides. En échange de leur pitance ils ne refusaient jamais de se mettre au boulot et on a formé un tas de petits agriculteurs, d’arpètes et de soldats… Pas Jos ! J’ai pensé un moment que nous n’arriverions à rien avec elle et qu’on allait devoir s’en débarrasser. On n’avait pas grand choix si le gosse était intordable, on ne pouvait pas simplement l’abandonner : tôt ou tard on l’aurait eu dans notre dos prêt à nous offrir la boutonnière du siècle ! Si une expédition vers les terres lointaines était prévue, elle embarquait nos récalcitrants qui étaient abandonnés à des distances qu’ils n’auraient jamais l’occasion de ré arpenter. Sinon et c’était le plus dur, ils étaient euthanasiés ! Cela arrivait rarement et seul Dragul se chargeait de l’affaire moi j’en aurais été bien incapable. J’ai donc pensé un moment que Jos devrait y passer et ça me faisait vraiment mal au ventre ! D’abord elle était jolie comme un corazon, assez grande et pas tout à fait finie, des seins minuscules et la toison plutôt clairsemée, un rare sourire à tomber, brune et un peu boudeuse avec une frange coquine en avant d’un casque de cheveux raides et noirs comme l’âme d’un païen, qui n’arrivaient pas aux épaules. Malheureusement elle était toujours en colère et sifflait comme une vipère à corne ! Dragul qui l’avait examiné attentivement, avait relevé des signes de viols multiples et de pénétrations d’objets divers et douloureux. Je pensais naïvement que ses mésaventures l’auraient dégoutté des hommes et de leurs bédiglas, que sa colère était entièrement tournée vers ceux qui l’avaient martyrisée. Jusqu’au jour où on avait constaté qu’elle avait trouvé le moyen de s’échapper en douce du dortoir et qu’elle rejoignait les chambrées où l’attendaient notre armée de voyous qui lui offraient en hommage leurs érections propitiatoires ! Elle rentrait moulue et brisée mais apparemment satisfaite de l’expédition ! Dans nos relations elle trouvait bizarre que ni Dragul ni moi, n’avions répondus favorablement à l’offrande permanente qu’elle faisait de son corps. Peut-être la facilité d’accès, le dégout de passer après nos soudards, la pitié ou la trouille ou tout ça en même temps ! Je n’en sais rien ! Je n’ai pas touché à Jos pendant toute sa formation. Je tentais de l’épuiser à l’entraînement, c’était souvent moi qui rentrais sur les rotules alors qu’elle rejoignait le chœur des joyeux tringleurs ! Ce qui nous pendait au pif depuis le début est arrivé, elle tomba enceinte et du jour au lendemain elle se calma, arrêta de se faire sauter tous azimuts et mena une vraie grossesse de sainte vierge ! Là encore j’étais sur le cul ! Je me rendais compte que je bitais rien à l’aviation et que c’était plutôt à moi qu’on devrait offrir une formation ; Dragul et Cybèle n’arrêtais pas de se foutre de moi. Le bébé était magnifique et Jos accepta très simplement que nous lui offrions une place au chaud dans notre famille. Tous les trois on accueillit la merveille, le fils du régiment, notre enfant. Jos est devenue un soldat d’élite, un exemple pour nos amazones. Elle continuait à s’envoyer en l’air mais de façon beaucoup plus raisonnable, elle choisissait ses partenaires et pouvait parfois rester quelques jours avec le même. Tout le monde aimait Jos qui n’aimait pas beaucoup de gens. Elle manifestait un bel attachement pour ma sœur et mon beauf et je crois qu’elle éprouvait pour moi ce qu’elle n’éprouvait pour personne d’autre, même si elle était toujours sarcastique et grognonne quand elle s’adressait à moi.

         J’aurais dû me méfier. D’un seul coup, plus personne, ni un rat ! Trop beau pour être vrai. Je me dirigeais gentiment vers le marabout qui nous servait de piaule, pensant avec émotion et quelque peu de plaisir anticipé à la nuit que j’allais passer avec ma compagne Pour tout dire j’étais assez émoustillé et plus proche du garde à vous que de la flanelle. Surpris par l’absence de lumière je me dis que j’allais me coller au plus beau dos du monde et tenter une tendre intromission à la demie hussarde ! Je me suis senti agrippé par des centaines de paluches qui me déposèrent sans douceur sur mon plumard ! Lumière ! Elles sont cinq, celles de tout à l’heure, Jos à leur tête ! Elles sont toutes à poil ! Nati est saucissonnée comme une rosette, bâillonnée ! On me désape et m’attache les mains et les pieds bien serrés. Tu peux toujours gueuler, tout le monde est au courant. Tu es le seul qui ne m’ai pas baisée, tu vas y passer et même en t’excusant. Je regarde Nati, on vient de lui enlever son bâillon, elle me regarde gentiment : Rien pu faire, elle sont plus fortes que moi ! Si tu veux mon avis laisse toi guider sans résister et profite du moment je te regarderai jusqu’au bout ! Ces espèces de succubes fondent sur moi Jos en tête j’ai l’impression que mille corps s’acharnent sur ma peau !

Putain mais merde, qu’est-ce que je peux faire ?

26-Amazones

Kimiko avait terminé sa convalescence peu de temps avant ces évènements. Cybèle et Dragul l’avaient choyée et elle s’était bien retapée, contente de prendre le deuil de l’autre salopard, elle regrettait seulement de ne pas avoir eu l’occasion de lui couper le petit chose et les deux orphelines, à vif ! Elle avait regagné sans fanfare son poste de responsable de légion, une trentaine d’amazones bien entrainées et soudées comme des clones, tant elles se ressemblaient et réagissaient en chœur sans même se consulter. Les dix légions d’amazones étaient d’une efficacité rare et ne pouvaient être comparées qu’à l’unité d’élite drivée par Mic, une compagnie de quarante têtes brûlées qui se chargeait des raids les plus délicats et dangereux. J’étais content qu’elle s’en soit sortie sans trop de casse, quelques cicatrices, mais il était hors de question pour moi de reprendre des relations avec elle, notre histoire était terminée et elle évitait soigneusement tout contact ou rapprochement, ce qui me convenait parfaitement. 

Depuis le début de notre aventure, j’avais fait comprendre à tous ces enragés que la bagarre, si elle ne m’effrayait pas, présentait peu d’intérêt pour moi ; je ne me retrouvais pas dans le raisiné et la tripaille, péter des tronches ou des membres ne me faisait pas goder. Ce que j’aimais par-dessus tout c’était une victoire absolue et complète sans effusion de sang, des ennemis battus sans être humiliés et prêts à coopérer, des gens qui resteraient utiles vivants plutôt que des tas de cadavres encombrants ; c’est ainsi que nous avions recrutés quantité d’anciens ennemis devenus de loyaux sujets ! J’avais mon unité de gars et de filles habitués à réfléchir avant de foncer dans le gras, toujours prêts à contourner l’obstacle plutôt que de s’écraser le museau sur un mur dans des actions peut être héroïques mais parfaitement stériles ! Nous avions quelques réussites à notre actif qui suffisaient à nous attirer le respect de la piétaille et les chefs nous foutaient la paix. Tous savaient que nos interventions pouvaient faire basculer les rapports de force en notre faveur et que nous ne renâclions pas à assumer les tâches les plus improbables. Le terme impossible ne figurait pas dans notre lexique !

On formait une caravane immense qui avançait à un train d’élu à la chambre haute et qui semblait faire forte impression sur les quelques spectateurs curieux qui se risquaient sur notre passage. Nous avions une vingtaine de camions blindés spécialisés dans le transport de troupes, des Bastions de l’armée du vieux temps qui n’avaient pratiquement jamais servis et une nuée de 4X4 plus ou moins bricolés mais, j’en répondais personnellement, tout ça était dans un état mécanique irréprochable. Nos meccanos étaient de vrais experts et nous disposions de pièces détachées à profusion.

Tous les Hummer étaient équipés de MG4, de vénérables Heckler et Koch de l’armée d’un ancien pays appelé Allemagne, en 5,56X45, le vieux calibre du vieil OTAN. Ces mitrailleuses n’avaient pas dû servir beaucoup elles étaient encore figées dans la graisse et il fallait des heures pour enlever toute cette merde avant de leur faire cracher leur venin. Très efficaces les MG4 ! Tout le monde avait des carabines semi autos et des flingues à profusion, pistolets ou révolvers. Les tenues n’étaient guère régulières et la plupart des combattants et combattantes étaient en t-shirts et en shorts. Un soin particulier avait été consacré aux godasses : les rangers étaient choisis plus pour leur confort que pour leur qualité tactique, la plupart des amateurs privilégiaient les Haix quand on en trouvait dans les anciens magasins de l’armée qui n’avaient pas encore été pillés ; une ou deux usines avaient redémarré leur production ; à peu près tout le monde avait trouvé brodequin à son pied !

Bref on avançait, lente chenille se tordant au hasard des difficultés du terrain, quelques éclaireurs plus familiers avec les lieux, plus impatients aussi, faisaient incursions vers l’avant et revenaient vite fait pour raconter ce qu’il y avait sur notre itinéraire. Une des légions d’amazones, trouvant le train un peu traînant s’était attardée près du lac des Sires pour profiter de la fraîcheur des eaux dans ces milieux un peu arides. Elles se baignaient nues, ce qui ne dérangeait personne, d’autant plus que dans l’ensemble elles sortaient à peine de l’enfance et n’auraient pu intéresser physiquement que quelques papys débonnaires et vicelards. Il est une bizarrerie que connaissent tous ceux qui s’aventurent dans les lieux désertiques : vous pouvez faire des dizaines de kilomètres sans rencontrer personne, un horizon plat et vide pour tout spectacle, rien pour arrêter le regard, rien qui vive ou qui bouge, homme animal ou autre…Vous vous arrêtez pour pisser, bien tranquille, et une voix vous tire de l’engourdissement ressenti en ces lieux : Donne-moi de l’eau ! le bédouin est à moins de dix mètres et il fixe votre bite comme si c’était de là que viendrait la réponse ! Je parle d’expérience c’est du vécu pur sucre ! Elles étaient à peine dans la flotte que trois têtes dépassèrent les roseaux puis une autre et encore une autre, en deux minutes elles avaient rempli le théâtre avec les Boulis de service ! Jean Bernard était chargé par mes soins de surveiller de près le bon ordonnancement du cortège. Il avait une Africa Twin avec laquelle il passait partout et il pouvait en très peu de temps inspecter toute la longueur de l’expédition. Ce faisant il avait pu observer les baigneuses et leurs bienheureux spectateurs. Je fus averti dans la minute et fis demi-tour avec l’essentiel de l’équipe. Le temps de distribuer les shocker nous étions au bord du lac à regarder le spectacle. Elles avaient laissé les armes avec leurs frusques dans les bagnoles, je devais m’occuper de ça en premier. Il ne fallait pas que les Boulis s’en emparent. C’étaient des pasteurs qui sillonnaient la campagne et qu’on ne voyait jamais. Ils fuyaient la compagnie des hommes, s’ils rencontraient une femme par an c’était bien le diable ! Personne ne s’aventurant sur leur territoire, ils avaient peu de tentations et jamais de sollicitations. Une femme, sauf atteinte de démence n’aurait pas eu l’idée de se pointer par là. Nos camarades s’étaient crues autorisées à la baignade, protégées pensaient-elles par le reste de la troupe. C’était compter sans les Boulis et l’appétit inassouvi de ces presque bêtes privés de cul leur vie durant ! je laissais trois gardiens pour les voitures et nous nous enfonçâmes dans le lac à la rencontre des bestioles. Nos amazones se défendaient pas mal : beaucoup tenaient leurs assaillants à distance avec leurs pieds et leurs poings utilisés comme des armes, très entraînées à ce genre d’affrontement. Je laissais de côté les quelques bestiaux qui se contentaient d’une masturbation frénétique avec les deux mains, fallait bien ça ! ceux qui m’inquiétaient se mettaient à plusieurs sur une fille, ils la maintenaient pendant que le plus chanceux essayait d’introduire son gourdin dans un réceptacle peu dimensionné pour le recevoir. Une grande fille se tortillait pour empêcher une énorme chose de la pénétrer, ce faisant l’impétrant de plus en plus énervé se mit à balancer la purée à qui mieux mieux jusque sur ses copains qui n’aimant pas trop s’écartèrent suffisamment pour qu’on les caresse avec les shocker ! Ils tombèrent comme des arbres sous la cognée. La gaillarde libérée se rua sur quelques Boulis qui commençaient à s’interroger en nous regardant manipuler nos matraques. On n’a pas perdu de temps on a cogné et électrocuté un max de ces séducteurs qui finirent par s’enfuir en traînant leurs copains estourbis vers la rive. On n’a pas vérifié s’il y avait des noyés. Ce qui m’a le plus étonné ce fut Marieke que je connaissais un peu par voisinage. Elle devait avoir onze ans, blonde et maigre liane aux minuscules nichons en furoncles, et quatre poils sur la monichette. Elle avait des marques sur tout le corps aux endroits où ils avaient dû la serrer, un peu de sang sur la cuisse qui désignait peut-être un début de pénétration, elle n’avait pas l’air choquée, juste un peu excitée avec un demi sourire, fierté de s’en être sortie sans trop de casse ! Brave petit soldat !

25-L’exode

Je m’attendais à ce que ça renâcle, coince et proteste véhémentement, sûrement pas à ce silence même pas tendu qui suivit l’annonce de la condamnation du coupable. Lui-même ne disait rien et continuait à faire la fiesta comme s’il ne s’était rien passé. J’ai essayé de parler en douce avec lui, inter nos, pour scruter le fond de sa pensée : bonjour le noir complet ! Il avait l’air presque fier de se faire virer, comme s’il jouait les Mahomet ou les Moïse, s’il réinventait d’un seul coup l’Hégire, l’Exode et toutes les formes d’exil ! Putain ! Je n’en revenais pas ! Il n’avait même pas l’air de préparer un coup en vache ! Pour ma part j’avais décidé de le suivre, moins par routine que par calcul ; je me sentais plus utile avec nos troupes que si j’étais resté sur place à faire du lard. Je savais que je reviendrais un de ces quatre et Cybelle et Gradul étaient persuadés de me revoir. Mon mage préféré avait eu une conversation assez vive avec Mic, ce qui voulait dire qu’il fallait que je revienne intact de nos conneries sinon y aurait de la viande collée aux murs. Là, personne n’avait envie de rigoler, le sorcier ne parlait jamais pour ne rien dire et ne menaçait pas en vain. Ceci étant si en sa présence on écoutait religieusement ses paroles, l’insouciance habituelle reprenait le dessus dès qu’il avait le dos tourné et plus personne n’aurait été capable de citer ses mots jusqu’à ce que son retour agisse sur les mémoires les plus infidèles et là ça chiait des bulles et tous ces braves couillons avaient le tracsir !

Le harem du boss s’était mis à rassembler les affaires et à charger les remorques comme s’il partait en camping. J’avais donné des ordres pour vérifier l’état de nos véhicules, de notre armement et préparer tout ce qui nous servirait pour un itinéraire assez accidenté : il n’y avait pas de routes dans cette direction et les rares pistes étaient peu ou pas entretenues. Personne n’allait là-bas. Nous y avions fait quelques incursions les mois passés, dans les temps encore troublés que nous traversions. Quelques escarmouches avec des vilains qui s’étaient risqués à nous affronter, quelques petits massacres de demis sauvages qui vivotaient de rapines et se bouffaient entre eux quand le gibier était rare. Rien de franchement exaltant. Les fermiers sédentaires restaient indifférents à nos querelles, ils n’intervenaient que s’ils se sentaient menacés ; nous ne les menacions jamais, nous avions besoin d’eux. Nous n’imaginions pas, à cette époque, qu’un jour on pourrait s’installer dans ce pays.

 D’un autre côté, les collines de Glades ce n’était pas l’enfer et même par certains côtés c’était plus riche qu’ici : les rares occupants géraient des troupeaux de moutons immenses, de vaches moins importants mais pas négligeables ; des chevaux, des chèvres … Leurs fermes, ou la volaille ne manquait pas, regorgeaient de grain et de paille. Assez accueillants nous n’aurions pas à nous battre pour nous installer. Au contraire je pensais que ces braves fermiers seraient assez contents de se sentir protégés par notre réputation qui n’était plus à faire : on pouvait les purger des parasites qui bourdonnaient autour de leurs richesses.

Avant la fin de l’ultimatum nous avons pris la route, caravane immense et bigarrée avançant à travers ce qu’on n’aurait pas pris pour un jour de fête. Ceux qui nous regardaient partir sans manifester joie ni tristesse ne nous faisaient rien regretter. La milice nous a escortés loin en avant pour se retirer en silence quelques heures plus tard. Là aussi ni fleurs ni couronnes, adieu les connards ! Une nouvelle vie commençait pour nous, je vous en dirais quelques mots !

24-Bisbilles et complications

L’affaire avait fait grand bruit. Passé le premier étonnement face à un résultat pour le moins inattendu, les témoins les plus malins se sont posé des questions auxquelles ils n’ont pas tardé à apporter des réponses. Le combat à peine terminé, on avait vu le vainqueur disparaître chez lui d’où il ressortit quelques minutes après propre comme un sou neuf. J’avais surpris mon beauf en train de le nettoyer au jet et de lui décoller discrètement la petite vessie cachée dans le nombril. Mais apparemment je n’étais pas le seul à avoir assisté au spectacle. Dès lors ça ronchonnait drôlement dans les rangs des fidèles de Marshall et les quelques gueulards habituels réclamaient justice. Mais à qui et pour quoi ? Dès le départ les règles de l’affrontement étaient définies : il n’y avait pas de règle ! C’était le style : article 32, chacun se démerde comme il peut ! Tous l’avaient admis et il fallait beaucoup d’ingénuité pour ne pas comprendre que les deux candidats étaient libres de fausser le jeu à leur avantage ; on ne pouvait pas tricher quand il n’y avait pas de règlement ! En fait le plus jeune avait passé sa vie en ignorant les lois et l’autre était victime d’une confiance excessive dans sa supériorité physique. Que le plus fort ait négligé l’avantage qu’on pouvait tirer du bâton, c’était bien fait pour sa gueule ! Sans cet objet, la messe était dite, la force brute était d’un seul côté, on aurait vu du rein pété et de la bedaine explosée. Le bout de bois ne pouvait être utile qu’au plus faible et le premier soin de son adversaire aurait dû être de lui confisquer cet objet dont il devait nécessairement se servir. Il n’avait vraiment pas été malin sur ce coup et ça lui avait coûté la peau ! Déjà, le déguisement merdeux aurait dû l’alerter : cela ne pouvait être qu’un leurre un attrape nigaud, comme les gestes qu’on croit inutiles et que le prestidigitateur multiplie pour attirer les regards des spectateurs hors de l’action principale. Je ne voyais que Dragul pour signer le scénario, Mic était trop impulsif et irréfléchi pour mettre en place une mise en scène pareille. Le vice ne suffisait pas il fallait de l’invention et du génie pour se mettre au service de la vacherie. Tout ça était bien joué et j’attendais avec intérêt la réponse qu’Arnaud devait fournir aux bons esprits qui réclamaient vengeance. Il pouvait botter en touche et attendre que la vapeur faiblisse, il pouvait aussi donner raison à l’un ou à l’autre. Lequel autre n’était pas là pour pleurer avec ses copains : il se consumait sur le bûcher funéraire qu’on lui avait préparé à la façon des anciens. En cramant il puait largement autant que notre ami recouvert de merde. En fait personne n’osait l’avouer mais tous étaient contents de leur journée : une belle bagarre avec du suspense, une magnifique sépulture joyeusement flambante et pour finir, un jugement de Salomon que le préfet se préparait à prononcer devant le peuple, en toute modestie bien entendu. L’accusé s’était fait beau, il s’était entouré d’un tas de minettes qui voulaient toutes le tripoter, le cajoler, l’embrasser ; il était obligé d’écarter ces groupies qui lui auraient bien piqué son slip pour l’encadrer à la maison ! Moi, j’étais pas loin et prêt à entendre la sentence pour la faire exécuter. J’étais tranquille on ne demanderait pas la mort du pêcheur ; j’avais l’habitude de voir le vieux à l’œuvre ; je voyais ça sous la forme d’une forte amende, style : un troupeau entier, un parking tout équipé ou des travaux d’intérêt général jusqu’à la fin de l’année (six mois quand même !). Rien de tout ça ! Je compris seulement à ce moment-là que le préfet voulait depuis le début se débarrasser de nous ; il utilisait les évènements en les manipulant à son avantage : j’ai su que c’était lui qui avait suggéré cette idée de jugement de Dieu, il avait encouragé Mic pour qu’il se présente à ma place et l’avait aidé à recruter Dragul qui en voulait à Marshall pour ce qu’il avait fait à Kimiko. Quelle que soit l’issue du combat il avait tout à gagner dans l’affaire ! Dans tous les cas on en sortirait affaibli et la mort d’un des deux combattants pouvait être exploitée à fond ! C’était l’exil : Mic devait quitter la région, abandonner ses terres et s’installer à plus de deux cents bornes dans les collines de Glades, qui voulait pouvait le suivre ! S’il avait le malheur de s’approcher d’un kilomètre en direction de notre ancien territoire, c’était la guerre, sa tête mise à prix et tous ses biens immédiatement confisqués. Il avait exactement une semaine pour déguerpir ! Moi je pouvais faire ce que je voulais : rester, le suivre, aller ailleurs ou au diable si le cœur m’en disait ! Le préfet Arnaud venait de donner le signal des dissensions qui allait nous opposer et aboutir à la panade où je me trouvais au début de mon récit !

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