Kimiko avait terminé sa convalescence peu de temps avant ces évènements. Cybèle et Dragul l’avaient choyée et elle s’était bien retapée, contente de prendre le deuil de l’autre salopard, elle regrettait seulement de ne pas avoir eu l’occasion de lui couper le petit chose et les deux orphelines, à vif ! Elle avait regagné sans fanfare son poste de responsable de légion, une trentaine d’amazones bien entrainées et soudées comme des clones, tant elles se ressemblaient et réagissaient en chœur sans même se consulter. Les dix légions d’amazones étaient d’une efficacité rare et ne pouvaient être comparées qu’à l’unité d’élite drivée par Mic, une compagnie de quarante têtes brûlées qui se chargeait des raids les plus délicats et dangereux. J’étais content qu’elle s’en soit sortie sans trop de casse, quelques cicatrices, mais il était hors de question pour moi de reprendre des relations avec elle, notre histoire était terminée et elle évitait soigneusement tout contact ou rapprochement, ce qui me convenait parfaitement. 

Depuis le début de notre aventure, j’avais fait comprendre à tous ces enragés que la bagarre, si elle ne m’effrayait pas, présentait peu d’intérêt pour moi ; je ne me retrouvais pas dans le raisiné et la tripaille, péter des tronches ou des membres ne me faisait pas goder. Ce que j’aimais par-dessus tout c’était une victoire absolue et complète sans effusion de sang, des ennemis battus sans être humiliés et prêts à coopérer, des gens qui resteraient utiles vivants plutôt que des tas de cadavres encombrants ; c’est ainsi que nous avions recrutés quantité d’anciens ennemis devenus de loyaux sujets ! J’avais mon unité de gars et de filles habitués à réfléchir avant de foncer dans le gras, toujours prêts à contourner l’obstacle plutôt que de s’écraser le museau sur un mur dans des actions peut être héroïques mais parfaitement stériles ! Nous avions quelques réussites à notre actif qui suffisaient à nous attirer le respect de la piétaille et les chefs nous foutaient la paix. Tous savaient que nos interventions pouvaient faire basculer les rapports de force en notre faveur et que nous ne renâclions pas à assumer les tâches les plus improbables. Le terme impossible ne figurait pas dans notre lexique !

On formait une caravane immense qui avançait à un train d’élu à la chambre haute et qui semblait faire forte impression sur les quelques spectateurs curieux qui se risquaient sur notre passage. Nous avions une vingtaine de camions blindés spécialisés dans le transport de troupes, des Bastions de l’armée du vieux temps qui n’avaient pratiquement jamais servis et une nuée de 4X4 plus ou moins bricolés mais, j’en répondais personnellement, tout ça était dans un état mécanique irréprochable. Nos meccanos étaient de vrais experts et nous disposions de pièces détachées à profusion.

Tous les Hummer étaient équipés de MG4, de vénérables Heckler et Koch de l’armée d’un ancien pays appelé Allemagne, en 5,56X45, le vieux calibre du vieil OTAN. Ces mitrailleuses n’avaient pas dû servir beaucoup elles étaient encore figées dans la graisse et il fallait des heures pour enlever toute cette merde avant de leur faire cracher leur venin. Très efficaces les MG4 ! Tout le monde avait des carabines semi autos et des flingues à profusion, pistolets ou révolvers. Les tenues n’étaient guère régulières et la plupart des combattants et combattantes étaient en t-shirts et en shorts. Un soin particulier avait été consacré aux godasses : les rangers étaient choisis plus pour leur confort que pour leur qualité tactique, la plupart des amateurs privilégiaient les Haix quand on en trouvait dans les anciens magasins de l’armée qui n’avaient pas encore été pillés ; une ou deux usines avaient redémarré leur production ; à peu près tout le monde avait trouvé brodequin à son pied !

Bref on avançait, lente chenille se tordant au hasard des difficultés du terrain, quelques éclaireurs plus familiers avec les lieux, plus impatients aussi, faisaient incursions vers l’avant et revenaient vite fait pour raconter ce qu’il y avait sur notre itinéraire. Une des légions d’amazones, trouvant le train un peu traînant s’était attardée près du lac des Sires pour profiter de la fraîcheur des eaux dans ces milieux un peu arides. Elles se baignaient nues, ce qui ne dérangeait personne, d’autant plus que dans l’ensemble elles sortaient à peine de l’enfance et n’auraient pu intéresser physiquement que quelques papys débonnaires et vicelards. Il est une bizarrerie que connaissent tous ceux qui s’aventurent dans les lieux désertiques : vous pouvez faire des dizaines de kilomètres sans rencontrer personne, un horizon plat et vide pour tout spectacle, rien pour arrêter le regard, rien qui vive ou qui bouge, homme animal ou autre…Vous vous arrêtez pour pisser, bien tranquille, et une voix vous tire de l’engourdissement ressenti en ces lieux : Donne-moi de l’eau ! le bédouin est à moins de dix mètres et il fixe votre bite comme si c’était de là que viendrait la réponse ! Je parle d’expérience c’est du vécu pur sucre ! Elles étaient à peine dans la flotte que trois têtes dépassèrent les roseaux puis une autre et encore une autre, en deux minutes elles avaient rempli le théâtre avec les Boulis de service ! Jean Bernard était chargé par mes soins de surveiller de près le bon ordonnancement du cortège. Il avait une Africa Twin avec laquelle il passait partout et il pouvait en très peu de temps inspecter toute la longueur de l’expédition. Ce faisant il avait pu observer les baigneuses et leurs bienheureux spectateurs. Je fus averti dans la minute et fis demi-tour avec l’essentiel de l’équipe. Le temps de distribuer les shocker nous étions au bord du lac à regarder le spectacle. Elles avaient laissé les armes avec leurs frusques dans les bagnoles, je devais m’occuper de ça en premier. Il ne fallait pas que les Boulis s’en emparent. C’étaient des pasteurs qui sillonnaient la campagne et qu’on ne voyait jamais. Ils fuyaient la compagnie des hommes, s’ils rencontraient une femme par an c’était bien le diable ! Personne ne s’aventurant sur leur territoire, ils avaient peu de tentations et jamais de sollicitations. Une femme, sauf atteinte de démence n’aurait pas eu l’idée de se pointer par là. Nos camarades s’étaient crues autorisées à la baignade, protégées pensaient-elles par le reste de la troupe. C’était compter sans les Boulis et l’appétit inassouvi de ces presque bêtes privés de cul leur vie durant ! je laissais trois gardiens pour les voitures et nous nous enfonçâmes dans le lac à la rencontre des bestioles. Nos amazones se défendaient pas mal : beaucoup tenaient leurs assaillants à distance avec leurs pieds et leurs poings utilisés comme des armes, très entraînées à ce genre d’affrontement. Je laissais de côté les quelques bestiaux qui se contentaient d’une masturbation frénétique avec les deux mains, fallait bien ça ! ceux qui m’inquiétaient se mettaient à plusieurs sur une fille, ils la maintenaient pendant que le plus chanceux essayait d’introduire son gourdin dans un réceptacle peu dimensionné pour le recevoir. Une grande fille se tortillait pour empêcher une énorme chose de la pénétrer, ce faisant l’impétrant de plus en plus énervé se mit à balancer la purée à qui mieux mieux jusque sur ses copains qui n’aimant pas trop s’écartèrent suffisamment pour qu’on les caresse avec les shocker ! Ils tombèrent comme des arbres sous la cognée. La gaillarde libérée se rua sur quelques Boulis qui commençaient à s’interroger en nous regardant manipuler nos matraques. On n’a pas perdu de temps on a cogné et électrocuté un max de ces séducteurs qui finirent par s’enfuir en traînant leurs copains estourbis vers la rive. On n’a pas vérifié s’il y avait des noyés. Ce qui m’a le plus étonné ce fut Marieke que je connaissais un peu par voisinage. Elle devait avoir onze ans, blonde et maigre liane aux minuscules nichons en furoncles, et quatre poils sur la monichette. Elle avait des marques sur tout le corps aux endroits où ils avaient dû la serrer, un peu de sang sur la cuisse qui désignait peut-être un début de pénétration, elle n’avait pas l’air choquée, juste un peu excitée avec un demi sourire, fierté de s’en être sortie sans trop de casse ! Brave petit soldat !