Le reste de la journée s’est passé sans incident notable, on n’avait pas beaucoup avancé mais on s’en tapait, personne n’était pressé et on jouissait sans freins de notre liberté et de nos relations entre camarades. Les petites coquines étaient encore bien énervées par leur mésaventure et je pressentais une nuit particulièrement houleuse. Les retours de combat étaient toujours salués par des excès de chair, l’après stress était propice au débordement des sens ; là ça promettait sévère ! Parmi nos donzelles échauffées, Marieke et la grande asperge qui s’était bien défendue et n’avait souffert que d’une ondée de sperme avaient déjà choisi leurs partenaires pour la veillée que je prévoyais tout sauf funèbre !  Je remarquais quelques conciliabules et aparté qui réunissaient des petits groupes manifestement décidés à se partager les reproducteurs les plus convoités. Prévoyant un afflux de candidates, j’avais installé ma compagne du moment dans mon plumard avec pour consigne d’éloigner les gourmandes. Nati était une superbe plante d’origine caraïbe au dos éburnéen interminable qui me satisfaisait au plus haut point : elle était aussi ardente et forte que Kimiko et se montrait pour moi d’une gentillesse infinie. J’étais peinard pour la nuit si j’arrivais à me tirer des serres de quatre ou cinq fanatiques qui avaient décidé de me faire subir les derniers hommages ! Elles étaient menées par Josienne, dite Jos. Attention à moi !

         Je l’ai recrutée quand elle avait dix ans, affamée elle avait perdu toute sa famille ; Cybèle me chargeait régulièrement de réunir tous les gamins en déshérence et je passais de longs moments à apprivoiser des sauvageons et sauvageonnes et à les ramener au bercail. En général ils pigeaient vite qu’on leur voulait du bien et rentraient dans le rang volontiers en mettant de côté leurs tendances homicides. En échange de leur pitance ils ne refusaient jamais de se mettre au boulot et on a formé un tas de petits agriculteurs, d’arpètes et de soldats… Pas Jos ! J’ai pensé un moment que nous n’arriverions à rien avec elle et qu’on allait devoir s’en débarrasser. On n’avait pas grand choix si le gosse était intordable, on ne pouvait pas simplement l’abandonner : tôt ou tard on l’aurait eu dans notre dos prêt à nous offrir la boutonnière du siècle ! Si une expédition vers les terres lointaines était prévue, elle embarquait nos récalcitrants qui étaient abandonnés à des distances qu’ils n’auraient jamais l’occasion de ré arpenter. Sinon et c’était le plus dur, ils étaient euthanasiés ! Cela arrivait rarement et seul Dragul se chargeait de l’affaire moi j’en aurais été bien incapable. J’ai donc pensé un moment que Jos devrait y passer et ça me faisait vraiment mal au ventre ! D’abord elle était jolie comme un corazon, assez grande et pas tout à fait finie, des seins minuscules et la toison plutôt clairsemée, un rare sourire à tomber, brune et un peu boudeuse avec une frange coquine en avant d’un casque de cheveux raides et noirs comme l’âme d’un païen, qui n’arrivaient pas aux épaules. Malheureusement elle était toujours en colère et sifflait comme une vipère à corne ! Dragul qui l’avait examiné attentivement, avait relevé des signes de viols multiples et de pénétrations d’objets divers et douloureux. Je pensais naïvement que ses mésaventures l’auraient dégoutté des hommes et de leurs bédiglas, que sa colère était entièrement tournée vers ceux qui l’avaient martyrisée. Jusqu’au jour où on avait constaté qu’elle avait trouvé le moyen de s’échapper en douce du dortoir et qu’elle rejoignait les chambrées où l’attendaient notre armée de voyous qui lui offraient en hommage leurs érections propitiatoires ! Elle rentrait moulue et brisée mais apparemment satisfaite de l’expédition ! Dans nos relations elle trouvait bizarre que ni Dragul ni moi, n’avions répondus favorablement à l’offrande permanente qu’elle faisait de son corps. Peut-être la facilité d’accès, le dégout de passer après nos soudards, la pitié ou la trouille ou tout ça en même temps ! Je n’en sais rien ! Je n’ai pas touché à Jos pendant toute sa formation. Je tentais de l’épuiser à l’entraînement, c’était souvent moi qui rentrais sur les rotules alors qu’elle rejoignait le chœur des joyeux tringleurs ! Ce qui nous pendait au pif depuis le début est arrivé, elle tomba enceinte et du jour au lendemain elle se calma, arrêta de se faire sauter tous azimuts et mena une vraie grossesse de sainte vierge ! Là encore j’étais sur le cul ! Je me rendais compte que je bitais rien à l’aviation et que c’était plutôt à moi qu’on devrait offrir une formation ; Dragul et Cybèle n’arrêtais pas de se foutre de moi. Le bébé était magnifique et Jos accepta très simplement que nous lui offrions une place au chaud dans notre famille. Tous les trois on accueillit la merveille, le fils du régiment, notre enfant. Jos est devenue un soldat d’élite, un exemple pour nos amazones. Elle continuait à s’envoyer en l’air mais de façon beaucoup plus raisonnable, elle choisissait ses partenaires et pouvait parfois rester quelques jours avec le même. Tout le monde aimait Jos qui n’aimait pas beaucoup de gens. Elle manifestait un bel attachement pour ma sœur et mon beauf et je crois qu’elle éprouvait pour moi ce qu’elle n’éprouvait pour personne d’autre, même si elle était toujours sarcastique et grognonne quand elle s’adressait à moi.

         J’aurais dû me méfier. D’un seul coup, plus personne, ni un rat ! Trop beau pour être vrai. Je me dirigeais gentiment vers le marabout qui nous servait de piaule, pensant avec émotion et quelque peu de plaisir anticipé à la nuit que j’allais passer avec ma compagne Pour tout dire j’étais assez émoustillé et plus proche du garde à vous que de la flanelle. Surpris par l’absence de lumière je me dis que j’allais me coller au plus beau dos du monde et tenter une tendre intromission à la demie hussarde ! Je me suis senti agrippé par des centaines de paluches qui me déposèrent sans douceur sur mon plumard ! Lumière ! Elles sont cinq, celles de tout à l’heure, Jos à leur tête ! Elles sont toutes à poil ! Nati est saucissonnée comme une rosette, bâillonnée ! On me désape et m’attache les mains et les pieds bien serrés. Tu peux toujours gueuler, tout le monde est au courant. Tu es le seul qui ne m’ai pas baisée, tu vas y passer et même en t’excusant. Je regarde Nati, on vient de lui enlever son bâillon, elle me regarde gentiment : Rien pu faire, elle sont plus fortes que moi ! Si tu veux mon avis laisse toi guider sans résister et profite du moment je te regarderai jusqu’au bout ! Ces espèces de succubes fondent sur moi Jos en tête j’ai l’impression que mille corps s’acharnent sur ma peau !

Putain mais merde, qu’est-ce que je peux faire ?